Sur un pont
Et comme tous les jours tu rentres un peu tard
Sur un pont métallique en cette journée pluvieuse
Tu arrives chez toi dans une petite ville délicieuse
Tu roules tranquillement dans l’épais brouillard
Tous ceux qui ont tout perdu et qui n'ont plus rien
Ce n'est pas ton problème tu n'en as rien à faire
Et tu fredonnes "y a de la rumba dans l'air"
Tu préfères entasser plutôt que d’offrir aux tiens
Tout ce que tu ne sais pas donner te possède
Et te rend addict, dépendant, soumis, esclave
Rien de mauvais ni d'anormal ni de bien grave
Si tu apprends très vite le partage, l'entraide
Mais comme toujours tu ne penses qu'à toi
Et à ton petit confort, à ta vie qui me paraît si triste
Pourtant gâté par la vie mais jamais devenu humaniste
Et quand en garant ta voiture tu entendis une voix
Celle d'une toute petite fille attendant dans la nuit
Et qui te dit "bonjour mon papa" avec ses cheveux bruns
Et surtout avec ses jolies yeux verts ressemblant aux tiens
Et qui t’offrit un sourire, toi l’égoïste, tu fus enfin conquis.